Les robots collaboratifs ont beaucoup à apporter aux PME françaises, et gagnent progressivement du terrain. Retour d'expérience de trois d’entre elles - BWIndustrie, Nichrominox et Jacquemet – qui ont été parmi les premières en France à se lancer dans l’aventure.
Pour ces trois entreprises, les raisons de se lancer dans la cobotique découlent de motivations bien similaires. BWIndustrie (anciennement Boog) et Nichrominox sont deux entreprises locales, respectivement de 15 et 37 employés. La première crée des petites pièces en série pour de nombreuses industries (dont l’automobile), tandis que la seconde commercialise des accessoires de stérilisation pour dentistes. Le groupe Jacquemet compte quant à lui 110 employés répartis sur 5 sites, avec une filiale roumaine. Son domaine, le travail des pièces en fil métalliques et la fabrication de ressorts.
Leurs premiers pas dans la cobotique peuvent s’expliquer par une seule et même raison : augmenter la productivité de l’entreprise et faire face à une concurrence grandissante. En effet, cette dernière, en raison de la globalisation du marché, n’est plus seulement locale mais devient internationale, avec des coûts de main-d’œuvre relativement bas dans certains pays.
Les robots collaboratifs, pouvant être équipés d’une myriade d’outils de bout de bras (pince, ventouse, visseuse…) et bénéficier de centaines de solutions différentes, sont capables de s’affairer à de nombreuses tâches industrielles (vissage, ponçage, pliage, Pick&Place…) et de manipuler toutes sortes d’objets différents. Cela les rend très adaptés pour les opérations pourtant très variées de Nichrominox, BWIndustrie et du groupe Jacquemet.
Nichrominox cherchait avant tout à automatiser des opérations de pliage, de poinçonnage et d’assemblage, ainsi que de Pick&Place. Les cobots de BWIndustrie furent installés pour des opérations de Pick&Place mais aussi de contrôle qualité et d’ébavurage, avec l’installation du tout nouveau UR16e, dont elle est le premier utilisateur au monde. Pour le groupe Jacquemet, si le cobot a au départ été installé pour automatiser les postes de formage et de pliage, il est depuis utilisé sur d’autres activités car il rend ces dernières bien plus faciles et, surtout, moins pénibles pour les opérateurs.
C’est une constante qui est observable auprès des entreprises se lançant dans la cobotique. Si les objectifs initiaux des entreprises souhaitant y avoir recours sont souvent très portés « business », ils évoluent cependant toujours vers des objectifs d’ergonomie et de confort de travail pour les salariés.
Jordane Riva, Responsable Industrialisation, en charge du bureau d’études, des méthodes, du prototypage et de la maintenance du site de Saint-Martin-du-Frêne pour le groupe Jacquemet expliquait en ces mots très justes que le cobot permet de : « […] soulager les opérateurs des tâches les plus simples et répétitives avec une valeur ajoutée très faible que nous considérions comme ingrates. Depuis que le robot les fait, plus personne n’a envie de les faire à la main. Le confort de travail des opérateurs s’en trouve renforcé ».
Il aurait été possible d’imaginer qu’être les premières en France à se lancer dans cette expérience aurait rendu la tâche difficile pour ces trois compagnies mais il n’en fut rien.
Nichrominox a fait appel à HMi-MBS, un des distributeurs d’Universal Robots, pour installer quatre cobots UR5 et former le programmeur en charge du projet. L’entreprise, à l’époque, n’avait en effet pas les compétences internes nécessaires pour une telle installation. Cette dernière consistait en 4 cobots, répartis sur 3 applications : Pick&Place, commande de machine et assemblage collaboratif. Entièrement intégrés au centre d’usinage, sans cage de protection nécessaire, les cobots travaillent directement au contact des opérateurs en effectuant à leur place les tâches les plus répétitives et pénibles de leur travail. À l'époque, deux jours seulement de formation par le distributeur suffirent pour savoir programmer les cobots Universal Robots, rendant Nichrominox autonome.
De son côté, BWIndustrie avait fait appel en 2011 à Universal Robots pour éviter la délocalisation d’une pièce usinée, remplaçant ses robots traditionnels par des cobots plus adaptés du fait de leur simplicité d’utilisation et de mise en œuvre. C’est le distributeur Sysaxes qui les aida à intégrer son premier cobot, un UR5. Par la suite, avec l’élargissement de la gamme de cobots Universal Robots, l’entreprise s’est équipée de cobots UR10 et a fait évoluer au fil des années ses cobots sur différentes applications. Dernièrement, pour faire face à des demandes clients sur l’ébavurage de pièces lourdes, BWIndustrie est devenue la première entreprise mondiale à intégrer le dernier-né de la gamme d’Universal Robots : l’UR16e.
Pour le groupe Jacquemet, le principal défi n’a pas été l’intégration du cobot, puisqu’ils étaient sur le premier projet accompagnés par un distributeur et un intégrateur de leur région. Mais il a été de convaincre ses salariés, dont beaucoup craignaient que l’arrivée de cobots menace leur emploi. Il s’agit d’un paramètre primordial que l’entreprise a pris à bras-le-corps dès le début, en fournissant à ses salariés des formations appropriées pour qu’ils deviennent maîtres de l’outil. Afin d’utiliser ce dernier au mieux, l’entreprise a même créé un système où les cobots, montés sur roulettes, peuvent être déplacés à travers les sites de l’entreprise. Une manière comme une autre d’en tirer le meilleur parti.
Les bénéfices apportés par la cobotique sont nombreux et surtout concrets. Pour Nichrominox, un gain de productivité de 10% fut immédiatement constaté, ainsi qu’une réduction drastique de la pénibilité au travail et des risques (dont TMS) courus par les opérateurs. Même son de cloche pour BWIndustrie et le groupe Jacquemet.
Chez ces trois entreprises comme partout ailleurs, les gains de productivité s’accompagnent d’un retour sur investissement rapide et d’une amélioration notable du quotidien des collaborateurs. Au sein du groupe Jacquemet, il n’a suffi que de quelques mois pour que les salariés observent une amélioration de leurs conditions de travail. Laurent Wagner, gérant de BWIndustrie, évoque quant à lui un « retour sur confort » immédiat. Son entreprise, grâce à l’amélioration de la productivité due aux cobots, a pu s’avancer sur de nouveaux marchés et obtenir de nouveaux clients. En 9 ans, il a ainsi augmenté ses effectifs de 50% et son chiffre d’affaires de 70% !
Est-il possible aujourd’hui de reproduire les réussites de ces pionniers de la cobotique ? Oui ! Voire même plus : assurément !
Aujourd’hui, les entreprises, notamment les TPE/PME, bénéficient de mesures qui n’existaient pas à l’époque de ces précurseurs comme celles de la CARSAT ou encore celles du dispositif de suramortissement. De son côté, Universal Robots continue également de développer des services pour aider les PME à franchir le pas. Solutions de location de cobots, formations en ligne gratuites, augmentation de son réseau d’intégrateurs et de distributeurs… Il est même possible à présent de bénéficier d’une consultation avec un expert Universal Robots à distance, via les Online Meetings. Toutes ces initiatives visent à aider les entreprises à commencer sur de bonnes bases et à les mettre sur la voie de la robotique collaborative !