Les robots collaboratifs, créés par Universal Robots en 2008, sont aujourd’hui des acteurs incontournables de l’industrie. Mais si ces automates ont une place prépondérante dans les usines, ils se tournent petit à petit vers des secteurs plus insolites, comme le service aux personnes ou le septième art. Une tendance qui s’explique par le champ des possibles qu’offre la cobotique et les bras robotisés de la compagnie danoise
Pilotage, cuisine… où s’arrêteront les cobots ?
En virginie (USA), un cobot d’Universal Robots utilisé par la compagnie Aurora Flight Science, un des leaders dans le développement et la création de systèmes de pilotages, a été capable de piloter un boeing 737 sur simulateur, du décollage jusqu’à l’atterrissage, sans aucune intervention humaine. Si le robot n’est pas encore capable de remplacer un pilote humain et dépend encore de l’autopilote, le fait qu’un simple UR3 soit en mesure de faire ce genre de manœuvre, sans être spécifiquement développé pour cette tâche, montre toute l’étendue des possibilités futures au fur et à mesure que la technologie progressera.
Du côté de la vie quotidienne, si vous avez toujours rêvé de réaliser des plats dignes d’un grand chef mais que vous n’en avez pas les compétences, Moley Robotics est la solution. Composée de 2 bras UR5, cette cuisine faite de cobots est capable de préparer différents plats grâce à un processus culinaire 3D qui reproduit les gestes d’un cuisinier, pour permettre aux utilisateurs de choisir leurs plats à l’aide d’une simple application de smartphone.
Et si Moley Robotics se contente de reproduire les gestes des grands chefs, Miso Robotics Flippy lui va plus loin, et utilise des capteurs thermiques pour cuisiner de manière autonome. Il est ainsi capable de proposer à ses clients des burgers à la cuisson parfaite, soulageant ainsi de cette tâche répétitive ses collègues humains qui peuvent ainsi se concentrer sur le service de leurs clients. Et si la cobotique s’essaye aux arts du palais, elle n’en oublie pas pour autant les arts plastiques.
Le cobot, de peintre en bâtiment à cinéaste
La société ELID et l’Université NTU de Singapour ont récemment conçu OutoBot, un outil qui permet de nettoyer les extérieurs de bâtiments à l’aide de jets d’eau ou de réaliser de nouvelles couches de peinture. Composé d’un bras robotique équipé d’une caméra et d’une buse de pulvérisation le robot est capable de couvrir de larges zones très rapidement et de manière homogène. Cette utilisation de la précision et des capacités de calcul des robots des axes de développement importants pour les ingénieurs, qui vont jusqu’à tester les capacités créatives des robots.
Ainsi au Festival SXSW 2017 à Austin, un cobot UR10 d’Universal Robots a collecté les portraits de participants via twitter pour ensuite les reproduire sous forme de portrait typographique avec les formules du célèbre physicien Albert Einstein. Une démarche créative amusante quand l’on sait que le mot robot n’a pas été inventé dans le cadre d’une utilisation industrielle, mais au cœur d’un ouvrage de science-fiction tchèque de 1920, « Rossum’s Universal Robots » de l’auteur Karel Čapek. Ces créations démontrent bien les capacités artistiques des cobots. Mais jusqu’où peuvent-ils aller ?
Une question d’autant plus pertinente quand l’on sait par exemple que lors de la Fashion Week 2015 à Paris, l’Oréal proposait à ses invités une expérience inédite, remplacer le photocall classique par une prise de vue des invités à l’aide d’un bras UR5 et ce, afin de créer des GIFs.
C’est cette recherche de « l’âme » créative du robot qui a poussé la société Glassworks Barcelona, un studio créatif espagnol à réfléchir à la perception qu’ont les robots de notre image ? Pour le savoir, ils ont invité des utilisateurs à capturer leur image, puis via une analyse 3D à projeter celle-ci sur un écran holographique monté sur un bras robotique Universal Robots. Avec pour résultat, une proposition de ce que serait notre structure dans un monde robotique, ou un effet volumétrique de notre propre âme.
Une autre compagnie espagnole, Espadaysantacruz Studio, a utilisé deux cobots (un UR3 et un UR10) dans le cadre d’un projet artistique pour le compte de Shideiso, une compagnie de cosmétique Japonaise. Le premier robot servait de cameraman, filmant des petites iles naturelles et flottantes, pleines de fleurs et de plantes, inspirées du style des jardins japonais. Le second robot « regardait » via ses capteurs, l’environnement, enregistrant formes et couleurs, pour créer une 4ème île avec un outil d’impression 3D. Une « île » entièrement artificielle (du sol aux fleurs), se mariant à la perfection avec celles autour de lui.
Quels développements futurs ?
La robotique collaborative semble donc avoir d’énormes perspectives de développement. Et après une carrière dans l’aviation, mode, la cuisine, la peinture ou le jardinage, le cobot se tourne à présent vers le monde associatif en rejoignant Greenpeace, qui fait appel à ses services dans le cadre de la lutte contre les pesticides attaquants les abeilles. Un pas de plus à l’intégration de ces nouveaux compagnons dans nos vies. Les applications de ces cobots semblent sans limites, peut-être n’ont-ils pas fini de nous étonner…
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