Où en est l'industrialisation de la France avec la Cobotique?
En 2017, l’Académie des Technologies a présenté un panel de recommandations afin de renforcer la robotique française face à la concurrence internationale de plus en plus forte, alors que l’hexagone est encore à la traine. Depuis cette mise en garde, l’Académie des Technologies poursuit ses recommandations et étoffe son guide, pour une France réindustrialisée et pleinement ancrée dans le 21ème siècle.
Technologie et COBotique, un indispensable moteur
La réindustrialisation de la France, la modernisation de son industrie et l’implantation du numérique sont des étapes essentielles pour permettre à l’hexagone de se maintenir dans le peloton de tête des économies mondiales.
En ce sens, l’Académie des Technologies, qui appartient au Ministère de l’Intérieur et fait la promotion de la technologie comme source de progrès pour l’humanité, fait régulièrement des propositions visant à encourager ce changement.Elle avait lancé en juin un ensemble de recommandations à suivre.
Aujourd’hui, où en sommes-nous ?
Renforcer la filière robotique
Selon l’Académie des Technologies, la France a un fort potentiel, hélas inexploité. Dans son dernier rapport, l’IFR indiquait que la France a une densité de robot de 132 unités pour 10 000 employés dans l'industrie manufacturière, se classant ainsi à la 18ème place mondiale, derrière nombre de ses voisins de l'UE (à titre de comparaison, l'Allemagne, pays le plus automatisé d'Europe et le 3ème au rang mondial, ne compte pas moins de 309 unités pour 10 000 employés).
Comment alors améliorer ce résultat et se lancer vers une automatisation industrielle performante ?
La robotique, une histoire de réputation
L’Académie des Technologies a proposé des axes de développement. La première de ses idées est de supprimer les taxes sur les robots. Il n’est ici pas uniquement question d’argent, mais de point de vue. Faire changer la mentalité anti-robot, anti-progrès, et l’incompréhension qu’ont les français (y compris leurs élites) face aux robots et aux améliorations qu’ils peuvent apporter. Une réticence qui vient d’une peur que la multiplication des robots se fasse aux dépens des salariés.
S’il y a 50 ans, le premier robot industriel était bel et bien conçu pour remplacer l’humain, ce n’est plus le cas aujourd’hui. A présent, humains et machines travaillent ensemble, comme des collègues. Cette vision que l’on appelle cobotique, contraction des mots « robot » et « collaboratif », cherche à réintégrer l’intervention humaine dans un processus de production, gage de qualité auprès du consommateur.
Taxer les robots en plus de pénaliser une filière francophone, serait un très mauvais signal auprès des investisseurs, ralentissant encore plus leur développement et donc leur acceptation auprès des français.
L’enseignement, pilier du secteur
On dit que l’ignorance est le terreau de la haine, et ce proverbe est particulièrement vrai quand on regarde la défiance qui a à chaque fois accompagné l’émergence de nouvelles technologies. La robotique est dans le même cas. Promouvoir son enseignement à l’école, développer les compétences en informatique, bureautique et programmation des élèves, sont des enjeux de taille, à la fois pour l’industrie française (qui fait face à une pénurie de candidats) et pour les élèves, pour qui ces connaissances seraient précieuses pour l’avenir.
Pour l’Académie des Technologies, l’industrie du futur appelle également de nouvelles approches pédagogiques et innovantes (usines-écoles, vitrines technologiques animées…). Elles sont des voies ouvertes vers un progrès social dans lequel il faudra investir pour réussir cette transition éducative !
Des entreprises, surtout de grande taille, multiplient d’ores et déjà les initiatives en formation professionnelle de jeunes et d’actifs. Devenues « de réelles actrices du système de formation professionnelle », elles méritent d’être soutenues dans leurs efforts selon l’Académie des Technologies, qui milite pour la création d’un « label entreprise formatrice », avec crédit d’impôt associé.
Sans éducation, la France sera pénalisée face à des concurrents qui auront fait l’effort d’offrir des formations suffisantes pour ces métiers de demain. C’est en diversifiant la formation qu’il sera possible d’offrir à la France une industrie tournée vers l’avenir et capable d’attirer de nouveaux profils.
Dans un monde toujours plus rapide, s’adapter aux nouvelles normes de travail et répondre aux besoins et attentes des marchés locaux est indispensable. Il est de ce fait pertinent, toujours selon l’Académie des Technologies, de produire en France et non pas en Asie comme c’est le cas aujourd’hui. On aura ainsi une diminution du temps de transport, des défauts et des délais.
Découvrez notre dossier : Cobotique, comment développer un projet d'automatisation ?
Lancer la robolution
Utilisée longtemps exclusivement dans l’automobile, la robotique se démocratise et s’ouvre aux autres industries, notamment grâce à la cobotique. Cette nouvelle branche de la robotique, plus facile d’accès et répondant de manière plus adaptée aux besoins actuels des industries tire l’excellence industrielle française vers le haut.
Des cobots qui, au-delà de leur ROI rapide, leur bon rendement et leur confort d’utilisation, sont simples et rapides à programmer. Ils représentent d’ailleurs la meilleure solution d’automatisation pour les PME françaises, soutenant la production dans de meilleurs conditions et valorisant les emplois.
Adrien Poinssot
Adrien Poinssot. Directeur commercial Universal Robots France Ingénieur ICAM de formation, ce passionné de technique et d’aventure industrielle pilote l’antenne française d’Universal Robots, le leader mondial de la cobotique industrielle. Adrien œuvre depuis 10ans sur les sujets de l’industrie française de demain : la transition énergétique, la compétitivité et la valorisation des compétences. En 2010 il intègre comme référent technique l’équipe Tournaire. Le but : (re)localiser en France la fabrication de panneaux photovoltaïques. Convaincu par le rôle clé de l’opérateur au centre de la production, il poursuit ensuite des projets de gain de productivité, utilisant les outils du Lean Manufacturing et du Management Collaboratif. En 2013, il anime le projet « 25 robots et 15 caméras au service de 51 savoir-faire » dans une PME française bicentenaire. Il rejoint Universal Robots fin 2015, déterminé à partager sa vision du cobot comme une des technologies clés de l’industrialisation Française.
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